La vraie vie...
J'ai pris l'habitude de ne pas être toujours pris au sérieux quand je dis être couturier, tout au moins en ai-je pris mon parti. A l'heure où le monde ne jure que par l'informatique et la finance (quoique cette dernière a pris un sérieux coup dans l'aile ces derniers mois..), coudre du tissu est parfois perçu comme un pis-aller, une voie de garage, une occupation, voire pire... C'est en fait un raisonnement non seulement imbécile de condescendance mâtinée d'une ignorance crasse, c'est surtout une insulte pour ces femmes et ces hommes des pays qualifiés "d'en voie de développement" qui gagnent environ 1 euro par jour pour nourrir leurs familles et essayer d'offrir à leurs enfants l'éducation qu'ils n'ont pas eu. Imaginez un instant tous ces grands qui décident et ces moins grands qui courent après leur fameuse carrière et pensent pour nous se rendant à poil à leur bureau? En fait, ça ne serait pas drôle. Ce serait juste plus ridicule et plus triste.
Le vêtement est là pour transcender la cruauté et la banalité du quotidien. Le vêtement n'est qu'apparence mais il permet dans une certaine mesure de réduire l'injustice que Dame Nature et Sieur Destin nous infligent. Maigre consolation, certes, mais serions-nous plus égaux dans le plus simple appareil? Non. Car il y aura toujours quelqu'un pour vous toiser et prétendre qu'il est supérieur à vous et moi. C'est ainsi. Alors mieux vaut se saper, et pas qu'avec des peaux de bête...
Alors vous qui courez après le bonheur, dites vous que la vraie vie c'est celle qui vous pousse à respecter autrui, celle qui vous pousse à suivre votre voie, contre vents et marées, cette satifsaction que vous procure le sentiment du travail bien fait, sutout quand il est pour les autres, celle qui vous ouvre l'esprit et accroit votre créativité et qui vous apprend les grands plaisirs dans les plus petites choses.
D'ailleurs la cuisine, ce n'est pas autre chose.
Et pour celles et ceux qui me prennent pour un mono-maniaque de la couture, voici ce que fait un homme heureux après son labeur (entre autres...) comme décrit dans mon précédent billet..
Sur ces pensées du soir, bonsoir!
PS: le papier peint de la cuisine est à chier, je sais, mais j'attends que mon proprio s'occupe de l'humidité avant de refaire la tapisserie. Sinon, le mille-feuilles d'aubergine était délicieux. Tout le monde s'est régalé, a bien bu, et envoyé aux orties les messages de santé publique...
C'est ça aussi la vraie vie!
Et la vôtre, c'est comment?